mercredi 27 juillet 2011

Keuk-Beuru

Quel nom étrange pour ce jeu que l’on retrouve chez tous les peuples turcs d’Asie Centrale.
Littéralement « loup bleu » (mais tout le monde sait qu’un loup bleu, ça n’existe pas, donc comprenons plutôt « loup gris-argenté »), ce jeu se joue à 22 cavaliers.
Deux équipes de 11 cavaliers dont 6 se relaient constamment sur le terrain, se disputent une chèvre décapitée, qu’ils doivent soulever de terre puis jeter dans une urne à l’extrémité du terrain.



D’abord déconcertant, le jeu se montre rapidement sous une autre facette, celle de la synergie entre le cavalier et sa monture.
Si on est choqué au début par l’acharnement avec lequel les destriers sont cravachés, on remarque vite que ce ne sont pas les plus rachitiques des hommes qui prennent part au jeu, bien au contraire. Toute une stratégie d’équipe est employée pour permettre à l’un des membres d’échapper à la mêlée, de se pencher jusqu’à terre pour ramasser le poids de 30 kilos et ensuite filer au bout du terrain de jeu. Tout au long du trajet l’équipe adverse tente d’arracher la chèvre des mains de son propriétaire, essaie d’influer sur la trajectoire de son cheval, de l’accoler aux limites du terrain afin de le mettre en touche. Les coéquipiers font de leur mieux pour l’encadrer et le soustraire à cette menace !



On ne s’approche pas du terrain, puisque les chevaux sont puissants et filent à toute allure. La dispute est sérieuse, les gains sont gros : on raconte que les équipes parties à l’étranger sont revenues victorieuses et que leurs membres ont gagné des appartements et des voitures.



Jeu des héros, des preux chevaliers, on retrouve le monde des légendes et des épopées lors de la remise des prix : habillés en costumes rappelant les guerriers nomades d’autrefois, les cavaliers posent fièrement sur leurs montures.

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