mercredi 12 décembre 2012

Diaporama commenté le 22 décembre 19h

Une exposition de photographies prises lors de leurs voyages en Altaï au cours de l'été 2012 sera présentée par Eva Serrano et Clément Jacquemoud le samedi 22 décembre 2012 à 19h à la salle de la Sapinière à Fillinges (Chef-lieu, en face de l'école maternelle, à côté de la bibliothèque).
A cette occasion, Clément Jacquemoud fera un diaporama commenté replaçant les photographies dans leur contexte.
Quelques objets rapportés de l'Altaï seront mis à disposition du public et nous espérons pouvoir proposer à la dégustation un thé altaïen .
L'entrée est gratuite.


lundi 3 décembre 2012

L'association AlpAltaï est née !

Bonjour à tous,

Un nouveau pas est franchi dans ma relation à l'Altaï. Un lien me lie désormais un peu plus concrètement (en quelque sorte) à cette région lorsque je suis de retour en France. Un lien qui, je l'espère, vous permettra à vous également de vous glisser plus fréquemment, plus "empiriquement" dans cette connaissance de l'Altaï.
L'association se targue d'accueillir toutes les bonnes volontés, de donner vie à tous les projets !
Voici donc ses objectifs.




L’association AlpAltaï a pour objet d’œuvrer dans la convivialité pour le développement de relations mutuellement avantageuses entre la France et la République d’Altaï (Fédération de Russie). Pour mener à bien ce projet, elle propose :

  • De diffuser des informations sur la République d’Altaï d’aujourd’hui, son histoire, la civilisation traditionnelle, les aspects culturels qui la caractérisent, les problématiques actuelles auxquelles elle est confrontée.
  • De soutenir les initiatives de coopération socioculturelle (expositions, concerts, conférences, séances cinématographiques, jumelages, activités à caractères touristique et éditorial…) visant à faire découvrir la République d’Altaï et plus généralement la Russie.
  • De favoriser et susciter les échanges intellectuels, culturels, économiques, artistiques et sportifs entre les peuples français et altaïen et russe, sans discriminations.
  • D’effectuer des traductions entre les langues altaïenne et russe et la langue française.
  • D’organiser la venue d’artistes et soutenir toutes les personnes proposant un projet en rapport avec les buts de l’association, sans condition d’âge, de nationalité, etc.
  • D’organiser la vente permanente ou occasionnelle de tous produits ou services entrant dans le cadre de son objet ou susceptibles de contribuer à sa réalisation.
 
Association AlpAltaï
Chez M. Clément JACQUEMOUD
513, route des Tattes
74250 Fillinges

Si vous avez des idées de logo, de site internet, de concert, de soirée, d'exposition, de diaporama, de trek, bref, tout ce qui vous passe par la tête, n'hésitez pas à m'en faire part, je serai ravi de vous associer à cette aventure.

A très bientôt donc !

 
 

vendredi 16 novembre 2012

Création de l'Association Alpaltaï + premier événement

Bonjour à tous !

L'association Alpaltaï, promouvant l'amitié et la coopération entre les populations altaïenne et française, est en cours de création.
Un appel est lancé à toutes les bonnes volontés pour s'engager, me soutenir et me conseiller dans cette aventure.
D'autre part, le premier des événements liés à l'association aura lieu le 22 décembre à la salle de la Sapinière à Fillinges (74250).
Il s'agit d'un diaporama commenté de mes excursions de 2010 à 2012. C'est ouvert à tous et il y aura une exposition de photos, une présentation des instruments locaux, une vente de guimbardes, une dégustation de thé altaïen.
Nous vous attendons nombreux. Une affiche sera bientôt disponible.
D'autre part, la tournée des musiciens altaïens est prévue pour le mois de mars, encore une fois, je lance un appel aux personnes souhaitant s'investir, m'aider ou me conseiller dans ce projet.

A très bientôt

Clément

mardi 2 octobre 2012

Musiques de l'Altaï

Bonjour à tous,

Je suis en cours de programmation de la tournée "le chant des Montagnes d'Or", qui mettra en scène l'ensemble "Altyn Tuu" venu de République d'Altaï.
J'ai en effet le projet de faire venir ces 3 musiciens en Europe le printemps prochain : Alina sera accompagnée d'Arzhan et de Sarimaï.
Tous les trois sont des musiciens confirmés, et sont investis dans la préservation du patrimoine culturel altaïen.
Voici quelques photos de ces virtuoses du chant de gorge (ou chant diphonique), ainsi qu'un lien vous donnant à écouter quelques-unes de leurs créations, enregistrées "sur le vif" :
http://soundcloud.com/tracks/search?q%5Bfulltext%5D=buluktuluk

Je suis également à la recherche de salles pouvant nous accueillir au mois de mars 2013, de préférence situées à Paris, Lyon et Montpellier, voire Strasbourg ou Dijon. Si vous avez des idées, des contacts...N'hésitez pas !


Alina et Arzhan répètent sous la yourte


Alina et Arzhan au Rassemblement annuel des chanteurs d'épopées (République d'Altaï)


Arzhan devant la yourte familiale lors du rituel saisonnier des "Feuilles Vertes"


Arzhan récite un extrait d'épopée devant les anciens lors du rituel saisonnier des "Feuilles Vertes"


Sarimaï en concert

Sarimaï joueur de guimbarde

Sarimaï et ses instruments fétiches

Sarimaï au Rassemblement annuel des chanteurs d'épopées (République d'Altaï)


Sarimaï et Batyr de l'ensemble Oyoyim au Rassemblement annuel des chanteurs d'épopées (République d'Altaï)

lundi 13 août 2012

El-Oyin


Le festival national altaien El-Oyin (jeux populaires) s’est tenu du 29 juin au 1er juillet à Elo, petite localité rurale du district d’Ongudaï.
Etablie en 1988, cette fête de trois jours ayant lieu tous les deux ans avait pour habitude de se dérouler chaque fois dans un district différent. Cependant, du fait des distances que les ensembles locaux avaient à parcourir (dans des conditions pas toujours sympathiques, les routes étant mal souvent pas goudronnées, et les bus poussiéreux), il fut décidé de la maintenir sur le site précité. Ce qui, selon les dires de personnalités du gouvernement, n’est pas sans entraîner le mécontentement de la population locale et une moindre fréquentation de la manifestation. D’une part, le public se lasserait du lieu, beaucoup de personnes m’ont en effet affirmé qu’elles ne souhaitaient plus revoir toujours le même site, d’autres m’ont plus tard déclaré ne pas s’être déplacées pour cette même raison, l’absence de nouveauté. D’autre part, le site est partagé en deux par la présence d’une montagne en son centre. De fait, les compétitions sont situées de part et d’autre de la butte et il est difficile pour les personnes âgées de franchir le petit col menant aux différentes scènes.
Enfin, c’est de la population locale que viennent les plaintes les plus virulentes : le site est couvert de kourganes, les tumulus hunniques et scythiques. C’est donc sur un cimetière qu’ont lieu les festivités…qui dérangent ainsi tous les deux ans le sommeil des guerriers défunts et entraînent leur mécontentement. Celui-ci se manifesterait par un temps pluvieux, qui malheureusement perdurerait longtemps sur la région après le festival, ou par des récoltes de piètre qualité. Le gouvernement fait cependant la sourde oreille quant à ces maux jugés non-fondés.
En ce qui concerne les festivités, comme à l’accoutumée (pour ceux qui ont déjà parcouru les pages de l’année dernière), les jeux traditionnels altaïens s’y sont déroulés.
Ainsi, le tir à l’arc, la lutte, la grimpée de cèdre, le lever de pierre, le fouet (au moyen duquel il faut faire chuter une à une de petites quilles, habileté et précision sont requises), le lancer de gourdin, la course à deux (l’un sur le dos de l’autre), le tebek (la petite balle avec laquelle on doit jongler avec le pied) ont côtoyé la palpitante course de chevaux ou encore le spectaculaire Keuk-Beuru (deux équipes de cavaliers se disputent le cadavre décapité d’une chèvre, un jeu dont l’intelligentsia altaïenne se plaint de l’importation : il n’aurait rien de « national »).
Des concours de chants étaient organisés entre les différents comités des fêtes de chaque district, qui donnèrent à entendre différentes facettes de l’oralité altaïenne : des groupes de femmes se lancèrent dans des chants lancinants manifestant la nostalgie de la patrie (le chant « Tianar », également verbe signifiant « rentrer à la maison »), des joutes verbales, des virelangues, des devinettes, , des berceuses. La plus belle série de toutes ces oralités, associée à une chorégraphie de qualité du chant Tianar permettra à toute l’équipe d’Ongudaï de remporter la victoire.
D’autre part, les comités des fêtes concouraient également pour la plus belle « décoration » d’intérieur d’un habitat traditionnel : la description du lieu devenant alors exhaustive, je renvoie à la photographie pour que les lecteurs s’en fassent une idée.
Chaque district de la République est donc appelé à concourir et à présenter ses meilleurs cavaliers, lutteurs, tireurs, chanteurs, costauds. J’ai pour ma part passé l’après-midi entière à écouter les chanteurs de gorge et leurs vocalises, ce qui n’est pas sans rappeler les déboires d’Assurancetourix avec le climat…

jeudi 26 juillet 2012

Ot-Kaï


 Après plusieurs mois d’absence, je tente une fois de plus de renouer le contact avec le blog. J’espère que mes lecteurs ne m’en veulent pas concernant le défaut de nouvelles histoires excitantes retraçant la vie en Altaï.
La cérémonie Ot-Kaï (Feu-récitation épique en chant de gorge) a eu lieu fin juin dans le parc « ethno-naturel » Ouch-Enmek, dans le district d’Ongudaï. Outre maints artistes qui font aujourd’hui référence dans le petit monde du chant diphonique altaïen (je rappelle que ces gens portent le nom de kaïtchis), des invités de toute la Russie et de Mongolie étaient présents. Cette cérémonie était organisée dans le but de rappeler l’esprit du chant de gorge, le kaï-êêzi, sensé avoir disparu du corps des chanteurs à l’époque soviétique. En effet, certains chanteurs sont dits être habités par un esprit qui leur inspire leurs chants (ils sont alors nommés êêlu-kaïtchis). Malheureusement, ces personnes se trouvent être en très petit nombre actuellement, tellement petit qu’il n’y en a qu’un ! Et encore, cette caractérisation, sujet de ma recherche, est elle-même sujette à controverse : qui caractérise qui, comment et pourquoi ?
Bref, c’était pour apporter quelques nouvelles réponses à ces questions que je m’étais rendu à cette céréonie. Nous étions donc réunis presque à l’identique de l’année dernière attendant avec impatience que la nuit tombe et que nous puissions assister au récit d’une épopée dans sn entier.
La journée, entre deux repas et excursions sur les sites funéraires et pétroglyphes datant de l’époque scythe, des cérémonies chamaniques se déroulaient. Celle du jeune chamane mongole était de loin la plus attendue. Dit être très puissant, héritier des gestes et chants d’un grand chamane, c’est avec surprise que j’ai pu mesurer l’intensité de sa « force » lors de sa transe : il a vidé une bouteille et demie de vodka en deux heures ! Son assistant lui servait avec dévouement de grands godets d’une boisson nommée Chingis Khan que les esprits qui l’habitaient réclamaient avec insistance. A terme de cet impressionnant rituel, il ne paraissait même pas ivre ! Puis nous avons tous été invités à nourrir le feu avec des aliments « blancs » (= purs), c’est-à-dire préparés principalement à base de produits laitiers et farineux, apportés de Mongolie par le chamane lui-même. De la viande de mouton a également été offerte au feu, puis ce fut à notre tour de nous régaler de ces différents mets. Pour terminer, nous fûmes invités à nous rendre à tour de rôle auprès du chamane qui nous proposait une prise de tabac. Il fut demandé à certains de s’agenouiller face à lui, afin qu’il puisse de son fouet les frapper, afin d’ôter toute énergie négative de leur corps.
Débarassés de toute onde néfaste, nous étions prêts pour soutenir les musiciens dans leur quête de l’esprit.

dimanche 13 mai 2012

Retour en Russie

Bonjour à tous,
Me voici de retour en Russie, en direction de l'Altaï. Toutefois, cette année, mon périple commence par la Russie européenne. Je suis actuellement à Saint-Pétersbourg, la Venise du Nord comme se plaisent à la nommer avec fierté les Russes.


Cette réputation n'est pas usurpée, les canaux traversant la ville lui donnent en effet un brin de fraîcheur. Car ici, tout n'est que pierre, selon la volonté de Pierre (1er, le Grand, architecte du projet de cette ville construite sur des marécages). Le Tsar souhaitait donner à la Russie une ville de dimension équivalente de celles qu'il avait observé lors de ses voyages en Europe. Toutefois, ce qui me frappe le plus est l'absence d'arbres, de verdure. Le Tsar désirait marquer concrètement la frontière entre la nature et la culture. C'est la raison pour laquelle le centre-ville ne possède presque aucun parc, les rues ne sont pas bordées d'arbres, ni de petits espaces de pelouses, si typiques dans nos contrées. C'est ainsi que Saint-Pétersbourg, où se confondent les architectures d'Empire et soviétique, me paraît sèche et dure malgré sa présence au milieu des flots de la Néva.


Certains d'entre vous me connaissant peuvent s'étonner de telles remarques, du fait de l'amour que je porte habituellement au caillou. Mais lorsque pierre, forte chaleur, soleil de minuit se confondent, lorsque la recherche de fraîcheur s'étend jusqu'aux heures les plus tardives des Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg, je me dessèche petit à petit, comme un petit cornichon oublié sur la table de pique-nique un dimanche après-midi d'été et ce, malgré les multiples rasades de bière. Alors un conseil: n'hésitez pas à boire frais, à vous réfugier dans l'un des nombreux musées (ou clubs) que possède cette fabuleuse ville pour échapper aux insolations, aux coups de soleil, au dessèchement de la peau qui vous attend.